G’MIC (GREYC’s Magic for Image Computing) est un projet développé au GREYC (Groupe de REcherche en Informatique, Image, Automatique et Instrumentation de Caen), un laboratoire de recherche associé au CNRS.
G’MIC, qui est développé en open-source sous licence CeCILL,.propose des outils de visualisation et de traitement d’images génériques sous différentes interfaces:
- un exécutable en ligne de commande (à la manière d’ImageMagick ou de GraphicsMagick),
- un greffon gmic_gimp pour GIMP,
- un service Web G’MIC Online permettant d’appliquer des filtres sur des images depuis son navigateur Web.
- une interface ZArt, permettant le traitement en temps réel des images capturées par une webcam.
- une bibliothèque C++ libgmic, permettant d’ajouter les fonctionnalités de G’MIC dans un programme C++ ;
G’MIC: http://gmic.sourceforge.net/
G’MIC Online: https://gmicol.greyc.fr/
G’MIC propose des outils tout à fait remarquables pour le travail sur les images en 3D. Nous en expérimentons, ici, quelques uns, dont certains filtres que nous devons à Tom Keil.
L’image que nous utilisons pour les différents traitements est une reproduction d’une peinture de John William Godward: Violets, sweet violets (Source: http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Violets,_sweet_violets_,_by_John_William_Godward.jpg?uselang=fr ).
John William Godward: Violets, sweet violets
Mais avant de se pencher sur les filtres dédiés spécifiquement à la conversion 3D, je souhaiterais présenter un effet particulier qui me semble assez intéressant. Le filtre « Light & Shadows > Relief Light » produit un effet de bas-relief assez réussi.
Si on applique deux fois ce filtrage sur notre image originale, en déplaçant latéralement la source lumineuse, un léger effet de profondeur pourra être donné à ce bas-relief. Le couple stéréoscopique croisé qui suit, est constitué de deux images produites de cette manière.
Pour obtenir le couple stéréoscopique qui suit, nous avons extrait le personnage féminin du couple précédent pour le réimplanter dans l’image originale.
Mais abordons maintenant les filtres spécialisés dans la conversion 3D qui sont intégrés dans le groupe: « Stereoscopic 3D« .
Les images en 3D peuvent être générées sous différents formats dont bien entendu, entre autres, l’anaglyphe ou le couple stéréoscopique. Il est proposé un certain nombre d’effets de conversion, adaptés à des compositions particulières. Nous présentons ici le résultat produit par trois d’entre eux: « automatic depth estimation« , « portrait » et « studio« .
Automatic depth estimation
Portrait
Studio
On constatera que les conversions produisent des résultats assez inégaux. Ils peuvent être parfois très bons dans certaines zones de l’image avec un filtre en particulier, mais en même temps beaucoup moins convaincants dans d’autres parties!
La conversion 3D d’une image fixe est extrêmement complexe, bien plus que la conversion d’images animées. Certains types d’images pourront être plus adaptés à certains filtrages particuliers. Mais, d’une manière générale, un travail complémentaire à de « simples » filtrages sera quasi incontournable pour obtenir des résultats satisfaisants. Les filtres proposés par G’MIC restent cependant d’excellents outils qu’il faut apprendre à maîtriser et intégrer dans un processus de conversion plus global.
G’MIC permet également de travailler avec des depth maps (les cartes de profondeur). Elles peuvent être générées à partir d’une ou de plusieurs images. Nous présentons ci-dessous la création d’une depth map à partir de notre image originale.
L’image produite pourra éventuellement être retravaillée pour être exploitée ensuite dans un travail de conversion.
G’MIC propose d’autres outils de filtrage que nous n’avons pas présenté ici et que je vous invite à expérimenter. Une prochaine version de G’MIC devrait intégrer un nouveau filtre très performant, semble-t-il, d‘inpainting qui enrichiera la boîte à outils de l’amateur. La reconstruction de surfaces occultées est, en effet, une tâche a laquelle sont confrontés régulièrement ceux qui s’adonnent à la conversion.