Alors que pas un jour ne passe sans qu’un constructeur de matériel high-tech ne révèle le développement voire la commercialisation d’un nouveau modèle de casque de réalité virtuelle, il peut sembler quelque peu suranné de présenter la construction d’une simple visionneuse stéréoscopique, et pourtant,… !:)
Une interaction fluide entre les mouvements du spectateur et les images affichées par un casque VR fait appel à des technologies très évoluées de tracking. Les dispositifs (les plus convaincants !) proposés aujourd’hui exigent des configurations matérielles très puissantes alors que l’image fixe reste, elle, beaucoup moins gourmande en ressources (matérielles et logicielles). La qualité des images (leur taille et leur résolution) est un facteur très important pour favoriser la sensation d’immersion. C’est même un élément différenciant pour les casques de réalité virtuelle (la société Pimax propose un modèle d’une résolution de 4K !) . Et sur ce point particulier, l’image en relief (fixe) perçue à travers un stéréoscope peut, après tout, rivaliser sans rougir avec des systèmes très sophistiqués.
Le coeur du stéréoscope est son optique. Et parmi les diverses formes de lentilles qui ont été, ou qui restent encore exploitées par les différents dispositifs de visualisation, nous nous sommes intéressés à un modèle particulier, les lentilles dites prismatiques, et cela pour plusieurs raisons: La première est qu’elles offrent une excellente qualité optique particulièrement adaptée au stéréoscope que nous avons l’intention de construire, la seconde est qu’il est possible d’en réaliser soi-même !
L’image ci-dessus présente de véritables lentilles prismatiques en verre, identiques à celles qui équipaient autrefois les stéréoscopes de Brewster et de Holmes. Alors que le premier était destiné à visionner des positifs sur plaques de verre par transparence, le second permettait l’utilisation de tirages papier. C’est une version inspirée de ce second modèle que nous proposons de réaliser.
La littérature spécialisée de l’époque apporte des informations sur la réalisation des lentilles prismatiques . Elles étaient obtenues par des découpes effectuées sur une lentille biconvexe en verre d’une dizaine de centimètres de diamètre et d’une vingtaine de centimètres de focale.
L’illustration ci-dessus est extraite d’un ouvrage de 1894: Le stéréoscope et la photographie stéréoscopique par F. Drouin
Réaliser soi-même de telles tailles dans du verre est peu envisageable. Mais on trouve dans le commerce des loupes à ouvrage en matière plastique qui offrent des caractéristiques assez proches de celles des lentilles biconvexes autrefois utilisées.
Les deux éléments que nous avons découpés mesurent chacun 3,2 cm de large et 3,4 cm de hauteur. L’adhésif en papier de grande largeur nous aura permis, à la fois de tracer les lignes de découpe mais également de protéger les surfaces supérieures et inférieures qui sont relativement fragiles.
Les images ci-dessous présentent nos deux lentilles prismatiques : à gauche, telles qu’elles étaient disposées dans la loupe, et à droite, telles qu’elles seront orientées dans notre stéréoscope.
Le corps du stéréoscope est réalisé en carton disposant d’une face noire. Les photographies suivantes le présentent, assemblé.
Pour tester le dispositif, un couple stéréoscopique a été réalisé. Le format de l’image est adapté à la dimension des impressions (10 x 15 cm) proposée par les bornes photographiques les plus courantes.
Si vous désirez vous-même imprimer cette image, une version de ce couple sous la forme d’une image JPEG d’une résolution de 4918 x 3279 pixels (7,86 Mo) est proposée en téléchargement: Faire un clic droit sur l’image ci-dessous et sélectionner « enregistrer la cible du lien sous … »
Le couple stéréoscopique que nous avons réalisé présente les 2 captures selon une disposition traditionnelle qui est destinée à une vision dite en « parallèle ».
Voici ci-dessous, en bonus, une version « croisée » du couple. Elle est destinée aux amateurs éclairés à même de visionner ce type d’image directement depuis cette page web :)
Pour être correctement exploitée, l’image doit être parfaitement plane. Pour cela, le tirage photographique devra être collé sur un support rigide découpé dans du carton. Une dimension de 17,8 mm x 9 mm permettra, non seulement, sa visualisation sur un véritable stéréoscope de Holmes…
… mais aussi, et surtout, sur notre stéréoscope « homemade » !
A la manière d’une Google Cardboard, notre stéréoscope peut également être utilisé pour visionner le couple stéréoscopique depuis un téléphone mobile en bénéficiant de la qualité optique de notre lentille prismatique (il suffit de copier le fichier JPG dans le répertoire « Camera » du téléphone puis de lancer l’affichage de l’image.
A suivre…